Avant même de se pencher sur le cas du Carnaval Vénitien d'Annecy si nous nous penchions sur celui de l'original ?
Au Xe siècle, le peuple vénitien profitait un maximum des derniers jours précédents les mortifications du carême en se divertissant et en savourant les plaisirs et les joies de la vie.
En 1094 le carnaval était déjà évoqué dans une charte du doge Faliero puis en 1269 le Sénat considérait la veille du Carême comme un jour de fête (mardi gras). Pour cela, chacun pouvait porter un masque permettant ainsi aux nobles de fréquenter le peuple. Lors de ces fêtes la joie de vivre, l'ardeur, les couleurs et la démonstration de richesse étaient omniprésents ! Tous les déguisements étincelaient de pierreries et d'or : les riches vénitiennes exposaient ainsi leurs bijoux et s'habillaient de robes précieuses dont la queue immense était soutenue par des servantes.
L'objectif premier était d'abolir les contraintes sociales habituelles : le riche devenait pauvre et inversement, les salutations n'étaient ainsi plus nécessaires.
A partir du XVIIe siècle le mythe du Carnaval de Venise se répand dans toute l'Europe.
En 1797, avec l'arrivée des troupes de Napoléon, la tradition est interrompue afin d'éviter tous troubles au sein de la population; elle ne reprendra qu'en 1980 (réintroduction officielle). A partir de cette date, le carnaval de Venise est devenu un événement important attirant des dizaines de milliers de touristes.
Le Carnaval est marqué par le "vol de l'ange" qui consiste en un saut de la part d'un invité, souvent de sexe féminin, depuis le clocher San Marco jusqu'au centre de la place. C'est événement représente l'ouverture du Carnaval.
Revenons-en maintenant à notre carnaval d'Annecy.
Il est né en 1996, l'année suivant le jumelage de la ville d'Annecy avec celle de Vicenza (Vénétie). Depuis cette date l'ASSOCIATION ARIA 74 organise le carnaval d'Annecy et plonge ainsi la ville dans une atmosphère féerique et mystérieuse. Les règles sont les mêmes que l'original : aucune partie du corps ne doit être visible et les masques ne doivent pas parler.
Certains masques présents à Venise n'hésitent pas à venir jusqu'à Annecy pour défiler une nouvelle fois.